Une autre journée était sur le point de se terminer. C’était une de ses soirées banales comme les autres. Clark était en ville adossé contre un mur muni de son calepin et de son fidèle crayon à mine. Regardant les passants, elle gribouillait tranquillement sans vraiment penser à rien. Elle vit non loin d’elle un petit garçon seul assit sur le trottoir. Sa main s’activa toute seule pour faire son portrait. À peine eut-elle le temps de terminer son dessin que le garçonnet avait disparu.
La jeune femme regarda d’un côté et de l’autre pour le retrouver, mais il était parti. Comme s’il n’avait jamais existé. Elle trouva ça un peu étrange, mais elle ne pouvait rien y changer. Elle regarda donc son oeuvre. Elle avait très bien reproduit l’enfant, mais ce qui la troubla le plus c’était les yeux qu’elle avait dessinés. Son regard était intense. Il était vide et triste, comme si la vie l’avait quitté. Clark regarda la page devant elle incrédule. Pourquoi cette expression ?
Avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre à cette question, des goûtes de pluie commencèrent à tomber sur ses feuilles. Elle jura et referma son calepin avant qu’il ne soit plus mouillé par la pluie. Clark mit son capuchon pour ne pas être gêné par l’eau qui tombait du ciel. Elle commença à marcher sans avoir de destination précise.
L’orage se mit alors à gronder. Clark figea un instant. Non, non, non. Elle ne pouvait pas être dehors en un temps pareil. De mauvais souvenirs commencèrent à lui monter à la tête. Elle savait de quoi la nature était capable de faire. Elle était destructrice et Clark ne savait que trop bien ce que la foudre pouvait faire. C’est pourquoi elle en avait peur.
Trouver un abri était la seule chose à faire et vite. Elle se mit alors à courir et alla au premier magasin qu’elle vit. Malheureusement pour elle, la porte était fermée. Ne se laissant pas décourager, elle en essaya une autre, puis un autre, puis une autre.... Elles étaient toute fermées. Les commerces avaient déjà fermé boutique depuis longtemps. En regarda sa montre, elle comprit que rien ne serait ouvert et qu’elle était coincée dehors.
En secouant la tête, elle courait dans une ruelle. Là au moins, il y avait beaucoup moins de chance de se faire attraper par la foudre. C’était un endroit étroit entre deux bâtiments et non dans une clairière à vue dégagée.
Clark se laissa tomber au sol. Son coeur battait très fort. Elle du se prendre la poitrine et essayer de respirer lentement pour se calmer. C’était très difficile pour elle dans son état. Elle savait que son coeur n’était pas au meilleur de sa forme et qu’elle devait faire attention. Elle serra donc les dents pour se calmer. Une petite larme s’échappa quand même de son oeil sans qu’elle puise la retenir. Elle l’enleva rapidement du revers de sa manche et plaça ses genoux près d’elle pour les encercler de ses bras et attendre que cet enfer de bruit tambouresque finisse enfin.
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